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Petites pensées de jeunes sur un univers de grandes personnes

Petites pensées de jeunes sur un univers de grandes personnes
  • Petits faits observés dans la vie réelle, l'attitude des hommes politiques ou des joueurs de mmorpg, sans parler des clients au restaurant ou des parents. Le monde est un zoo, file au zoo fille!
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29 juin 2009

La ronde des rêves brisés

 

Il avait voulu être médecin, elle avait voulu être chanteuse. Il avait voulu un chien, elle avait voulu des ailes. Il avait voulu un papa super héros, elle avait voulu une mamie invincible. Il avait voulu un traineau avec des rennes comme le père noël, elle avait voulu la paix dans le monde. Il avait voulu une petite amie, elle avait voulu réussir son passage en classe supérieur. Il avait voulu une voiture de course, elle avait voulu un ordinateur. Il avait voulu dormir jusqu’à midi, elle avait voulu faire les soldes. Il avait voulu rire, elle avait voulu vivre.

C’est la ronde des rêves brisés, qui forment le chemin tracé de ton existence sur le fil de la fatalité. Ne cherche pas plus loin, Neverland n’existe que dans l’imagination d’un grand qui aurait voulu rester enfant.

 

Et si le message te semble fataliste, allume ta télé et regarde les informations.

 

Et pourquoi tant de rêves brisés ? Pourquoi la même chance n’est-elle pas accordé à tous ceux qui souhaitent saisir l’opportunité ? Parce que nous vivons dans une société élitiste qui n’accepte pas l’échec. Alors, en bon petit soldat, on se décourage et on laisse tomber, les épaules basses et le regard fuyant. Car les rêves, ça ne nourrit pas son homme…

 

Moralité : la société n’est là que pour nous ôter tout espoir.

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25 juin 2009

Journal d'un serveur - deux

Nous sommes l’après-midi, et il fait beau. Qui dit beau temps dit un peu de monde sur la terrasse. Pour une glace, une crêpe, une boisson, les gens viennent se prélasser au soleil, profitant d’une douce brise qui les empêche d’avoir trop chaud. Je ne peux pas dire que je suis débordé, mais je ne me repose pas un seul instant, vous pouvez me croire.
Tout en débarrassant une table, je vois arriver du coin de l’œil deux personnes. Plus très jeunes, pas non plus des retraités, ils s’installent tranquillement et regardent autour d’eux. En quelques pas je suis devant eux, mon plateau toujours en main.
- Bonjour…
- Une Neikenen.
Tiens tiens. Serait-ce du suédois, une manière de dire bonjour au Japon ou en Chine ? Mais non, c’est bien une bière qu’il me demande sans plus de cérémonie ! Et sans le sourire, je vous prie, c’est toujours plus plaisant.
Bon. On ne s’énerve pas. Je rentre tranquillement dans le bar, dépose mon plateau, prépare la Neikenen et les autres boissons pour une autre table. Mon plateau est donc chargé quand je repars à l’assaut de la terrasse. Première table, le couple ronchon. Une boisson gazeuse pour la dame… Je dépose le verre pour la bière au monsieur, et là, qu’ouïe-je au lieu du traditionnel « Merci » ? Qu’entends-je ?!
- Combien je vous dois ?
C’est ridicule enfin ! Mon plateau m’encombre le bras gauche, j’ai sa bouteille dans la main droite, et il faudrait que je me fasse pousser un troisième bras pour lui tendre l’addition ?
- Mais enfin monsieur, attendez que je dépose la bouteille !
Et étrangement, le silence se fait. Il n’y aura pas un mot de plus. On est parfois très seul…


La barrière de la langue

Quand vous travaillez dans la restauration en France, vous n’avez pas que des Français comme clients (« Et heureusement ! » je pourrais entendre. N’y voyez pas là un quelconque reproche déguisé, il est bien exposé sous vos yeux). Vous avez aussi des hollandais, des espagnols, des irlandais, des anglais, des australiens, et j’en passe. Justement, en parlant des anglais…
J’aime beaucoup ces gens. Toujours un « bonjour », un « merci », et enfin des gens qui font l’effort de parler en français (Ce que même nos chers concitoyens ne font pas, le cas sera exposé plus loin), d’offrir un peu de pourboire, et d’une nature polie et chaleureuse. Malheureusement, parfois, certains touristes étrangers ne savent pas parler français, et encore moins le lire. On ne peut pas les blâmer, qui penserait qu’un « i » et un « e » qui se suivent puissent donner le son [iè] !

Cette histoire se passe il y a déjà quelques années, quand je ne servais pas encore. Oui je suis aussi un être humain, j’ai été un enfant. Enfin bref, dans la crêperie travaillent deux sœurs. L’une en cuisine et l’autre au service, on dit d’elles qu’elles se ressemblent. Elles ne sont pas jumelles, non, ayant quelques années de différence.
Un jour, J. de son prénom, serveuse de son état, se trouvait à prendre la commande d’un client anglais. Et si certains anglais ne parlent pas français, certains français également n’ont aucune connaissance de la langue de nos voisins les plus proches. Perdue dans toutes ces sonorités étranges, J. n’arrivait pas à saisir un traitre mot que baragouinait le client, lui apportant successivement une bière, puis un verre de lait, sous le regard dépité de ce dernier. Il avait même fini par sortir son petit dictionnaire de poche franco-anglais pour surmonter enfin cette pénible épreuve, quand J. décida de jeter l’éponge. Elle se rendit au bar et demanda alors à M. d’y aller à sa place, parce qu’elle n’y comprenait vraiment rien.
M. se rendit donc sur la terrasse, auprès du pauvre homme qui fouillait toujours son dictionnaire en vain, tout en continuant ses explications hasardeuses en français. Pleine de bons sentiments, la gentille M. dit alors dans un anglais plutôt bon qu’il pouvait s’adresser à elle en anglais. Quelle ne fut pas sa surprise en voyant les yeux du client s’écarquiller, alors qu’il s’écriait, indigné.
- YOU SPEAK ENGLISH !
Heureusement, on évita le drame, la femme du brave monsieur tirant sur la manche de celui-ci en lui disant
- She’s not the same ! She’s not the same ! (“Ce n’est pas la même! Ce n’est pas la même ! »)
Car oui, peu observateur, notre cher anglais avait réussi à confondre les deux sœurs. Beaucoup de sueur froide et un peu de frayeur, mais aujourd’hui on en rit encore.

25 juin 2009

Journal d'un serveur - chapitre un

Il était une fois un serveur



Chaque jour, dans tous les pays du monde, des gens se rendent au restaurant. Que ce soit un fast food, une petite auberge de village ou un restaurant cinq étoiles, chaque jour apporte son lot de clients. Je suis client. Vous êtes clients. Mais alors que vous commandez votre homard accompagné de sa sauce aux airelles et votre hamburger, déjà convaincu que ce repas est acquis, savez-vous ce qui se passe de l’autre côté, de ceux qui vous servent ? Non ? Et bien lisez. Vous aurez honte de vous.

Je suis serveur dans une crêperie depuis maintenant quelques temps. L’établissement est connu et réputé pour ses bonnes crêpes et le service, c’est une fierté pour ceux qui y travaillent. On est plutôt une bonne équipe, on s’entend bien.
La crêperie est plutôt grande, pour un restaurant qui se trouve dans un simple bourg. On a une grande terrasse séparée en trois parties, dont une est couverte, et deux salles dont une grande et une petite, ainsi qu’un bar tout beau tout propre. Autant dire qu’on a une grande capacité de réception. C’est pourquoi, sachant que nous effectuons un service continu du midi jusqu’au soir et que le bar est ouvert le matin, nous servons des crêpes en salle et en terrasse le midi, seulement en terrasse l’après-midi, et enfin le soir en terrasse couverte et en salle. On ne devrait pas avoir de problèmes franchement… Et pourtant, chaque année, c’est la même chose. Oui, car vous, clients, vous ne changez jamais.



Chroniques du Bonjour


Il est midi, et je suis au bar, à regarder la pluie qui tombe par la baie vitrée. L’humeur est morose, sans être au plus bas. La terrasse couverte est presque pleine, et que dire de la salle. Moi je reste au comptoir pour préparer les boissons et accueillir les clients.
Justement, en voila quatre qui entrent. Ils ont de la chance, il me semble bien qu’il nous reste de la place. Je les vois passer devant le comptoir, juste sous mon nez, rangeant parapluies et cirés.
- Bonjour !
Ca m’a presque échappé malgré moi. Le « Bonjour » franc et fort est un réflexe naturel chez le serveur, tout comme le « Bonsoir ». Ce qui peut d’ailleurs donner un « Bonsoir » lancé au beau milieu de la matinée. Ça a le mérite de nous faire sourire.
Les clients ont tourné la tête vers moi. Le cerveau se dégrippe, la réflexion est engagée.
B-O-N-J-O-U-R.
Six lettres.
Aïe. Beaucoup, beaucoup trop de lettres ! Et seulement deux d’identiques.
Analyse des données.
Définition trouvée, illisible.
Echec critique.
Et les voila qui rentrent sur la terrasse couverte, sans un mot. Bon. Peut-être ne m’ont-ils pas entendu.
Un coupable est innocent jusqu’à temps qu’on ait prouvé sa culpabilité
Les revoila dans le bar. Il doit faire trop froid pour eux, malgré le chauffage. Ils se dirigent donc vers la porte de la salle, repassant devant le comptoir.
- Bonjour !
Oui, dans une vie antérieure, le serveur fut perroquet.
A nouveau ils tournent la tête. Pas de doute possible, ils me voient ! Ils m’entendent ! Ou alors ils sont sourds. Parce que pour la deuxième fois, ils me snobent. Et entrent dans la salle. Avant de revenir. Leurs yeux se plongent dans les miens, leurs lèvres alors immobiles se mettent en mouvement.
- Nous voudrions une table pour quatre.
- Bonjour.
Oui je ne réponds pas à leur question. Oui c’est la troisième fois que je leur souhaite un bon jour. Oui, je suis courageux, je sais.
- Oui bonjour…
VICTOIRE !
- Nous voudrions une table pour quatre.
Me dit le patriarche avec un petit air agacé. Car il ose. Alors, tout en leur offrant mon plus beau sourire, je joins les mains et l’achève de six mots.
- Ah désolé mais nous sommes complets.

16 juin 2009

La première fois

La première fois, c'est quelque chose d'extraordinaire, un moment magique qui ne dure pas bien longtemps, et qui pourtant reste gravé dans nos mémoires à jamais. Le souvenir s'estompe avec le temps, mais on garde à l'esprit les sentiments ressentis, la force de l'instant présent. C'est une chose incroyable, et qui pourtant va devenir une action si banale au fil des ans.

La première fois est toujours un peu maladroite: on tâtonne, on se fait un peu mal, on s'y prend à deux fois et puis on y arrive. Et on se sent enfin un grand. On goûte à la saveur du succès, on y prend du plaisir, on est fier de soi. Ce n'était pas parfait, mais c'était la première fois.

Les évènements qui amènent à ce moment peuvent être multiples. Je ne les énoncerai pas, car chaque première fois est unique. Et si certains n'ont pas la chance de connaître cette expérience, qu'ils se rassurent: de la fin de l'adolescence jusqu'à son dernier souffle, on peut la vivre.

Mais si la première fois est une chose merveilleuse, elle apporte avec elle son lot de souffrance et de larmes. Car l'enrobage n'est au final qu'un joli papier cadeau empoisonné, qui vous brûle et vous tord le coeur de ses sentiments retors.

La première fois est un fardeau, car elle sera suivie d'autres. C'est un enchaînement vorace et qui ne prendra fin qu'à votre dernier souffle. Ca occupera vos pensées la journées, ça hantera vos rêves la nuit pour les transformer en cauchemars. Certains en auront assez et voudront y mettre fin, ils n'y toucheront plus. D'autres la tourneront comme une chose futile, d'autres la prendront avec humour. Un humour teinté d'ironie, une satyre plus ou moins fine. Ce n'est qu'une manière de nous protéger de la destruction qu'engendre la première fois.

Finalement, ce n'est pas une chose si merveilleuse que ça, la première fois qu'on prend conscience de la réalité qui nous entoure. C'est comme une seconde naissance, on ouvre à nouveau les yeux, curieux... sauf que le monde n'est plus aussi beau, l'air n'est plus aussi pur, le ciel n'est plus aussi bleu. Et vous connaissez l'ironie de cette première fois? C'est aussi là qu'on réalise que ceux qui nous entourent ont clos leurs paupières.

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